Au cours des dernières années, l’intensification des mises en service d’éoliennes, aussi bien sur terre qu’en mer, démontre leur importance et leur crédibilité pour répondre à la demande d’énergie dans le future.

S’il n’est plus nécessaire de démontrer l’efficacité de l’éolien, il est important de rappeler que son bilan carbone n’est pas neutre pour autant, même s’il reste bien meilleur que d’autres sources d’énergies. Selon le GIEC*, sur l’analyse du cycle de vie des éoliennes en France, l’éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO2 par kWh, et l’éolien maritime 14,8 g de CO2 par kWh. En comparaison, le gaz fossile émet 490 g de CO2 par kWh et le charbon 820 g. L’empreinte carbone des éoliennes provient ainsi principalement de son cycle de vie, c’est à dire en amont (fabrication), pendant (maintenances) et en aval (démontage et recyclage) de sa production d’énergie. Pour maximiser son impact positif et réduire davantage son bilan carbone, voici quelques pistes de réflexion :

 

Le recyclage des fondations :

La construction et déconstruction des fondations en béton représente une part non négligeable de la pollution en amont et en aval de la production. Alors que les turbines installées il y a 20 ans arrivent en fin de cycle, les nouvelles générations, plus puissantes, requièrent des fondations plus massives. Des études sont menées afin de permettre de conserver une partie des anciennes fondations pour la construction de nouvelles plus performantes. L’objectif est d’éviter de déconstruire la totalité de l’ancienne semelle et réduire ainsi le poids de béton armé nécessaire lors de la reconstruction.

Le recyclage des fondations peut ainsi réduire l’impact environnemental des éoliennes et représenter un gain significatif au niveau des matériaux nécessaires et du carburant utilisé par les machines.

Le recyclage des pales :

Aujourd’hui, environ 93% de la composition d’une éoliennes est pris en charge par des filières de revalorisations. Les pales des éoliennes sont, elles, le plus souvent fabriquées à partir de matériaux composites plus complexes à recycler. Pour viser le 100% recyclable, de nouveaux matériaux composites sont développés. Ils permettent à la fois de répondre aux spécificités techniques nécessaires pour les pales et de rendre le recyclage plus efficaces et écologiques. En parallèle, de nouveaux procédés chimiques sont en développement pour la séparation de ces matériaux composites et leur réutilisation. On évite ainsi non seulement la création de déchets importants et non recyclables, mais on prolonge aussi la durée de vie utile de ces matériaux en créant un cycle de reconditionnement en de nouvelles pales. 

L’optimisation de la performance des parcs existants :

L’optimisation des parcs existants peut également contribuer à l’augmentation de la production d’énergie tout en réduisant le recours à la constructions de nouvelles éoliennes. L’analyse fine et régulière des données de production, notamment par l’amélioration des technologies de surveillance par des capteurs, permet de détecter d’éventuelles anomalies et perfectionner les performances des parcs éoliens. Aussi, on peut impacter significativement leur rentabilité et leur durée de vie par deux facteurs : le développement des technologies de stockage pour maximiser l’utilisation de l’énergie produite et l’optimisation de la disposition des éoliennes pour tirer le meilleur parti des conditions météorologiques locales.  

Les centrales électriques virtuelles :

Une centrale électrique virtuelle (ou VPP pour Virtual Power Plant) est le regroupement de différentes unités de productions (solaire, éolienne, stockage…) coordonnées par un système informatique unique. Ces centrales électriques nouvelle génération visent à redistribuer sur le réseau de l’énergie produite en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque source (par exemple selon les conditions météorologiques).  Par cette méthode, il devient envisageable d’ajuster dynamiquement la production en fonction de la demande, d’optimiser l’utilisation des ressources et de maîtriser les coûts, contribuant ainsi à maximiser l’efficacité globale du système.

 

À fin 2022, près de 9 000 éoliennes ont été installées en France, réparties sur près de 2 262 parcs, dont 2 en mer. Cette production représente la deuxième source d’énergie renouvelable (11%) pour la production d’électricité en France après l’hydraulique. Les objectifs 2030 fixés par la loi de transition énergétique du gouvernement prévoient une montée en puissance de l’éolien pour doubler ce chiffre et atteindre 23%. Ainsi, bien que les éoliennes aient prouvé leur valeur en tant que source d’énergie renouvelable, leur durabilité dépend de notre capacité à atténuer leur impact environnemental tout au long de leur cycle de vie.

 

*GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat